Les premières Journées d’étude Atypie-Friendly se sont tenues les 17 et 18 juin 2025. Deux cent personnes ont échangé pendant deux jours sur le thème « Les TND dans l’enseignement supérieur. Quelles perspectives de recherche ? » Ainsi, une dynamique participative et interdisciplinaire est lancée. Avec elle, de futurs grands axes de recherche vont émerger.

Qu’ils et elles soient étudiants, enseignants et/ou chercheurs, parents, personnels universitaires et professionnels : les parties prenantes de tous profils étaient au rendez-vous. C’est ainsi qu’ensemble, au cours des tables-rondes, symposiums et ateliers, nous avons dessiné les premiers jalons d’une approche participative et interdisciplinaire des recherches menées autour des troubles du neurodéveloppement dans l’enseignement supérieur.
Lancement d'une recherche participative et interdisciplinaire lors des Journées d'étude 2025
Les recherches autour des TND dans l’enseignement supérieur restent peu nombreuses et se font de manière encore éclatée notamment en France. Dans ce contexte, la dynamique créée par le programme national Atypie-Friendly constitue un point d’appui important pour la structuration et la consolidation de cette thématique de recherche. De cette manière, les Journées d’étude Atypie-Friendly 2025 ont crée un espace de réflexion collaborative. De plus, cela a permis d’identifier les enjeux majeurs pour guider le développement futur de projets interdisciplinaires et participatifs.
Le soutien « inconditionnel » de la Délégation Interministérielle (DI-TND)
Etienne Pot, délégué interministériel à la Stratégie pour les TND a ouvert les Journées d’étude 2025. Avec Christophe Chassot, vice-président délégué à la Stratégie de recherche de site de l’Université de Toulouse, il a pointé l’importance d’une « recherche qui se doit d’être participative ». En effet, impliquer directement les personnes concernées dans la définition, la conduite et l’évaluation des projets de recherche garantit une meilleure appropriation des résultats. Ainsi, cette approche participative est d’autant plus nécessaire que les données sur les personnes avec TND sont encore fragmentaires, peu validées, et ne reflètent pas encore la réalité du terrain.

+ de 200 participants aux Journées d'étude Atypie-Friendly
La journée du 17 juin s’est articulée autour de deux symposiums et deux tables-rondes. Durant ces temps d’échange, les interventions scientifiques étaient mêlées à des témoignages de personnes concernées. De plus, le public a été prolixe : les questions et commentaires ont nourri les discussions. Cette dynamique participative a été suivie le 18 juin d’ateliers d’intelligence collective.


De nombreuses présentations lors des Journées d’étude Atypie-Friendly 2025
Par Quentin Guillon (coordinateur du pôle recherche, évaluation, qualité Atypie-Friendly)
La recherche sur les TND dans l’enseignement supérieur reste globalement peu développée dans les pays francophones. En effet, de nature pluridisciplinaire, elle mobilise principalement les domaines de l’éducation, de la psychologie et des sciences de la réadaptation. Aujourd’hui, la littérature fait émerger plusieurs axes de recherche, certains communs à l’ensemble des TND, d’autres plus spécifiiques à certains. Dans cette perspective, le panorama esquisse également des lacunes sur les thématiques actuellement traitées par la recherche scientifiique.
Par Nathalie Quartenoud Macherel (enseignante chercheuse à Université de Fribourg), Marie-Hélène Plumet (enseignante chercheuse LPPS, Université Paris Cité)
Le passage d’une philosophie d’assistance à une philosophie d’empouvoirement apparait incontournable. Ainsi, ce changement de paradigme vise à mieux identifier les facteurs de protection et ceux de vulnérabilité des étudiants avec TND.
Par Christelle Lison (enseignante chercheuse à l’Université de Sherbrooke) et par Audrey Mazur (enseignante chercheuse ICAR, CNRS, ENS Lyon)
La co-responsabilité des divers acteurs de la vie universitaire est abordée comme un levier à renforcer pour que l’université inclusive pour les personnes avec TND devienne une réalité institutionnelle, au-delà de projets ponctuels. Dans ce contexte, des travaux menés sur les étudiants avec dyslexie éclairent sur les problématiques rencontrées dans les cohortes des campus.
Par Mathis Costes (ANSH), Marie Pieron (Ensiegnante-chercheuse INCC, CNRS – Université Paris Cité), Fanny Riou (PCPE InPACT), Amandine Rochedy (CERTOP, CNRS, Université Toulouse Jean Jaurès) et chargée de mission Handicap à l’Université Toulouse Jean Jaurès et Yuna Le May (Étudiante en Ingénierie de la Transition des Territoires à l’université Toulouse Capitole, La Bulle, ANSH)
Après un rappel étymologique, des questions nombreuses ont fait surface : comment fonctionne une organisation universitaire appuyée sur des projets de recherche ? De quelle manière un service médico-social adossé à une université réduit-il les ruptures de parcours ? L’autisme impacte-t-il l’alimentation, et pas seulement l’inverse ? Comment rendre une ville accessible en prenant en compte les TND ?
Par Odile Rauzy (présidente de l’Université de Toulouse), Bertrand Monthubert (directeur de Atypie-Friendly), Stéf Bonnot-Briey (représentante de la Fédération AUTOP-H) et Philippe Bouvet (responsable du département Biologie Santé, ANR)
En conclusion, la structuration d’une recherche participative et interdisciplinaire sur les TND dans l’enseignement supérieur a été pointée comme un jalon aujourd’hui incontournable, pour réussir l’université inclusive.
Des ateliers d'intelligence collective aux Journées d'étude Atypie-Friendly
Durant la seconde journée, des ateliers ont réuni une quarantaine de participants aux profils variés (étudiants, professionnels, enseignants/chercheurs, parents, personnes concernées). Ces temps d’échange ont fait émerger des idées et propositions pour identifier des pistes de recherche prioritaires à explorer. Et, au delà, ces ateliers ont initié un dialogue pertinent au sein d’une communauté nouvelle. Désormais c’est certain : ces échanges vont être poursuivis à plus long terme.

Les Journées d'étude Atypie-Friendly en images





















L'augmentation des étudiants en situation de handicap
L’enseignement supérieur connaît depuis plusieurs années une augmentation significative du nombre d’étudiants en situation de handicap. Ainsi, en France, ce nombre a été multiplié par 7,7 depuis 2003. Pour l’année 2023-2024, les établissements d’enseignement supérieur ont recensé 63 800 étudiants en situation de handicap. Justement, parmi ces étudiants, environ 33% sont concernés par un TND (source : MESR-DGESIP, Enquête 2024 de recensement des étudiants en situation de handicap).
En conclusion, le nombre croissant d’étudiants présentant un TND dans l’enseignement supérieur souligne l’importance de mieux comprendre leurs besoins spécifiques, les expériences académiques et les leviers permettant de favoriser leur réussite et leur épanouissement.
La médaille de Chevalier de l’Ordre national du mérite à Fabyenne Borloz
Durant les premières Journées d’étude Atypie-Friendly, Fabyenne Borloz, référente locale Atypie-Friendly et chargée de mission Handicap de l’Université de Toulouse, a été décorée de l’Ordre nationale du mérite en reconnaissance de tout son engagement pour l’insertion professionnelle des étudiants en situation de handicap, notamment ceux concernés par un TND. En parallèle,, le dispositif APIPESH qu’elle a créé a fêté ses 10 ans. Félicitations.

Remerciements
Les Journées d’étude Atypie-Friendly 2025 sont soutenues par des partenaires impliqués :
Associations de personnes concernées
- Association Nationale pour la Scolarité et le Handicap (ANSH)
- ESAES – Association de fait belge francophone d’Entraide et de Soutien à l’Autisme dans l’Enseignement Supérieur
Nos prestataires ont contribué à l’interactivité de cet événement :
- Valérie Ravinet, journaliste scientifique
- Paul Conway, Marie Kopp et Brian Chaloner, facilitateurs
- Les équipes de la Cité internationale de Toulouse